A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole, un groupe de bailleurs de fonds et de plateformes de la microfinance a travaillé sur un ensemble de principes pour mieux soutenir le secteur de la microfinance dans la crise sanitaire et économique provoquée par le Covid-19. Fondation Grameen Crédit Agricole, ADA, Alterfin, Cerise, CIDR Pamiga, Cordaid Investment Management, Crédit Agricole CIB Inde, CA Indosuez Wealth (Asset Management), European Microfinance Network, FS Impact Finance, InFiNe.lu, Inpulse, Luxembourg Microfinance And Development Fund, MCE Social Capital, Microfinance Center, Rabo Foundation, SIDI, SIMA et Social Performance Task Force sont les premiers signataires d’un engagement commun qui vise à soutenir les institutions de microfinance et les clientèles fragiles pendant cette crise.
A l’échelle mondiale, les institutions de microfinance fournissent des produits et des services financiers et non financiers à plus de 140 millions de clients à faible revenu [1]. La microfinance joue un rôle essentiel dans le financement d’activités génératrices de revenus dans le secteur formel mais également dans le secteur informel. Dans le contexte de la crise du Covid-19, les microentreprises de l’économie informelle et les petites entreprises forment une pièce maîtresse dans la reprise économique et sociale. Soutenir les institutions de microfinance dans ce contexte revêt dès lors une importance capitale pour protéger leurs emprunteurs les plus vulnérables.
Face à ces enjeux, un groupe de bailleurs et plateformes de la microfinance ont relevé le défi et établi un engagement commun : « Principes clés pour protéger les institutions de microfinance et leurs clients dans la crise du Covid-19 ». Il vise à guider les bailleurs et les autres parties prenantes afin de mieux soutenir les institutions de microfinance et les clientèles fragiles pendant cette crise. Il s’inspire des meilleures pratiques et des outils du secteur de la microfinance, tels que les travaux effectués par le Social Performance Task Force [2] et les principes d’IAMFI sur le rééchelonnement de la dette en microfinance [3].
Les principes fondamentaux de cet engagement sont la mise en commun des informations, analyses et anticipations disponibles ainsi que la mise en œuvre concertée des décisions partagées. Les signataires conviennent de coordonner les politiques, l’assistance technique et les ressources afin d’aider les institutions de microfinance à faire face à la crise. L’objectif est de protéger aussi bien les institutions de microfinance que leurs clients pour garantir un accès continu au financement dans les meilleures conditions possibles et veiller au bien-être des clients et du personnel.
Étant donné que les obligations et mandats individuels peuvent influer sur la manière dont les dispositions de l’engagement sont mises en œuvre, il ne s’agit pas d’un accord juridiquement contraignant. Ce n’est pas un document figé ; il pourrait être amélioré si besoin pour mieux répondre à l’évolution de la crise. Les signataires de l’engagement maintiendront une communication ouverte avec leurs pairs, pour partager leurs décisions et pour se conformer à ces principes.
Les signataires invitent d’autres parties prenantes à se joindre à cette initiative commune et engagée. L’implication des acteurs privés, publics et solidaires est au cœur du suivi et du soutien aux actions des institutions de microfinance au niveau mondial. Il est essentiel de renforcer l’impact de l’inclusion financière pour lutter contre la pauvreté dans ce contexte sans précédent.
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[1] Baromètre de la microfinance 2019
[2] //sptf.info/resources/covid19
[3] Charting the Course: Best Practices and Tools for Voluntary Debt Restructurings in Microfinance, IAMFI, Morgan Stanley, 2011. The document is available on Findev Gateway