L’économie béninoise dépend fortement du commerce informel de réexportation et de transit avec le Nigéria (estimé à environ 20 % du PIB) ainsi que de l’agriculture. Les femmes sont pénalisées par un manque d’accès aux opportunités économiques et sous-représentées dans les postes à hautes responsabilités.
L’entreprise :
RENACA est une institution de microfinance de type Tier 2 créée en 2005 par l’ONG CBDIBA avec pour mission de renforcer significativement la base économique des populations rurales, périurbaines et urbaines vulnérables engagées dans des activités économiques de travail indépendant.
Impact :
Le RENACA vise à renforcer de manière significative la base économique des populations rurales et urbaines vulnérables pratiquant une activité économique d’auto emploi en leur offrant des services financiers et non financiers. L’institution encourage ses membres à épargner, ces dépôts servant à alimenter une caisse commune, qui constitue une base pour l’octroi de crédits aux petits producteurs.
La Fondation accorde sept nouveaux financements en Afrique subsaharienne
Durant le premier semestre de l’année, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accordé sept nouveaux financements en Afrique subsaharienne à des partenaires historiques.
Au Bénin, l’institution de microfinance RENACA a reçu un prêt d’un montant en monnaie locale équivalent à 762 000 euros. RENACA est une institution mutualiste dont la mission est de renforcer de manière significative la base économique des populations rurales. A ce jour l’institution compte 27 000 clients situés à 80% en zone rurale et 59,5% de femmes.
Au Kenya, la Fondation a accordé un nouveau prêt en monnaie locale équivalent à 2 millions d’euros à l’institution de microfinance Musoni. L’institution exploite fortement les technologies de l’information et de la communication afin de gérer ses activités de manière efficace et s’adapter rapidement. A ce jour l’institution compte 44 000 clients dont 66,3% de femmes et 63,3% de clients en zone rurale.
En Ouganda, ENCOT a reçu un nouveau prêt en monnaie locale équivalent à 296 000 euros. Ce prêt a été réalisé dans le cadre de la Facilité Africaine, programme développé par la Fondation Grameen Crédit Agricole en partenariat avec l’Agence Française de Développement pour soutenir les institutions de microfinance de petite taille en Afrique subsaharienne. ENCOT est une institution qui offre des services financiers et de développement entrepreneurial. A ce jour l’institution compte 6 200 clients dont 56% de femmes et 88,4% de clients en zone rurale.
En République Démocratique du Congo, la Fondation a accordé un prêt de 540 000 euros dans le cadre de la Facilité Africaine à l’institution de microfinance Paidek, dont le rôle est de financer le développement de petites activités de commerce ou d’élevage. A ce jour, Paidek compte 15 500 clients dont 51% de femmes et 31,2% de clients en zone rurale.
En Zambie, la Fondation a accordé, également dans le cadre de la Facilité Africaine, un nouveau prêt en monnaie locale équivalent à 300 000 euros à l’institution de microfinance Agora Microfinance Zambia (AMZ). AMZ est une institution de microfinance qui s’adresse tout particulièrement aux personnes ayant de faibles revenus, avec des produits financiers appropriés. A ce jour elle compte 37 100 clients dont 58% de femmes et 85% de clients en zone rurale.
Enfin, au Sénégal, la Fondation a accordé un prêt à CAURIE Microfinance en monnaie locale équivalent à 1,14 millions d’euros. CAURIE a pour mission de contribuer durablement à la promotion économique et sociale des microentrepreneurs. L’institution compte aujourd’hui 72 200 clients dont 99% de femmes et 55% en zone rurale. Un second investissement a été réalisé au Sénégal sous forme de prise de participation au capital de la Laiterie du Berger pour un montant équivalent à 99 700 euros. La Laiterie du Berger, dont la Fondation est actionnaire depuis 2010, est une entreprise sociale qui valorise le lait collecté auprès des éleveurs peuls, au Nord du pays, en le transformant en yaourts et autres produits laitiers vendus sous la marque Dolima.
Avec ces nouveaux investissements, la Fondation porte le montant de ses engagements en Afrique subsaharienne à près de 41 millions d’euros, soit 41% du montant total des engagements de la Fondation à fin août 2019.
La Fondation et la BEI s’associent en faveur de la microfinance en Afrique
Le 1er avril, la Fondation Grameen Crédit Agricole et la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ont organisé à Paris une table ronde sur le thème du développement des économies rurales et du renforcement de la microfinance en Afrique par la BEI. Un objectif commun a été affiché par les représentants des deux institutions : celui de la promotion d’une économie plus durable et inclusive.
Faisant suite à l’octroi par la BEI à la Fondation d’un prêt de 12 millions d’euros équivalents en Francs CFA pour soutenir la microfinance en Afrique de l’Ouest, cette table ronde a également été l’occasion de discuter des enjeux liés au développement des zones rurales en Afrique. Plusieurs invités se sont ainsi réunis pour discuter microfinance rurale, agriculture, genre et changement climatique.
Pour la Fondation, la reconnaissance d’une expertise en microfinance
Comme l’a rappelé dans son discours d’ouverture Jérôme Brunel, administrateur de la Fondation et Secrétaire Général de Crédit Agricole S.A., la Fondation a prêté en l’espace de 10 ans plus de 4 fois son capital, soit 200 millions d’euros de financements, pour une présence dans une trentaine de pays et plus de 100 partenaires soutenus depuis 2008. A fin 2018, la Fondation enregistrait un montant d’encours de 76 millions d’euros et soutenait 75 partenaires dans 35 pays. Après d’excellents résultats en 2018, ce nouveau financement va donc permettre à la Fondation d’élargir son action en Afrique dans le domaine de la microfinance et du soutien à l’entrepreneuriat social. « Avec ce financement accordé à la Fondation Grameen Crédit Agricole, la Banque européenne d’investissement confirme son engagement en faveur de l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest aux côtés d’un acteur engagé qui vient de célébrer ses 10 ans d’existence », a déclaré Ambroise Fayolle, Vice-président de la BEI.
Mamadou Lamine Gueye, Directeur général de Caurie Microfinance, institution de microfinance sénégalaise partenaire de la Fondation et bénéficiaire du prêt de la BEI, et Soukeyna Ndiaye Bâ, Directrice générale de la Fondation INAFI International et administratrice de la Fondation, ont quant à eux évoqué l’importance des intermédiaires tels que la Fondation Grameen Crédit Agricole, dont le positionnement permet de financer des petites institutions de microfinance qui ne le seraient pas autrement car non éligibles aux financements octroyés par les gros bailleurs de fonds. Tous deux se sont accordés pour reconnaître le rôle de la Fondation et des autres bailleurs dans le développement du secteur de la microfinance sur le continent, permettant ainsi d’offrir des perspectives à la jeunesse africaine.
Deux institutions ont d’ores et déjà bénéficié du prêt accordé par la BEI à la Fondation: Caurie Microfinance dont la mission est l’autonomisation sociale et économique des microentrepreneurs pauvres au Sénégal, principalement des femmes ; et PAMF BF qui propose des microcrédits pour financer des activités agricoles et économiques telles que le maraîchage ou la production de céréales au Burkina Faso. Ces deux institutions représentent à elles seules plus de 110 000 emprunteurs actifs, dont 79,87% de femmes.
L’Afrique, une cible prioritaire pour la Fondation
L’Afrique subsaharienne concentre environ 30% des financements de la Fondation. Celle-ci y oriente son action en faveur des populations rurales, avec pour objectif de renforcer la résilience du secteur agricole. « La Fondation Grameen Crédit Agricole est aujourd’hui présente dans une douzaine de pays africains », a souligné Jean-Marie Sander, Président de la Fondation. Pour Eric Campos, Délégué général de la Fondation, « travailler sur l’agriculture, c’est travailler sur l’avenir de l’Afrique. Il faut libérer le développement de produits adaptés au monde rural : aujourd’hui, l’agriculture représente 60% de la force de travail du continent. Or les agriculteurs représentent seulement 3% des exposants des banques ! »
Dans la lignée de l’action entreprise par la Fondation, la microfinance constitue un pilier fondamental à la création de valeur en Afrique. C’est aussi ce qu’ont constaté sur le terrain deux de nos intervenantes, Flora Helard et Mathilde Thonon, étudiantes à Sciences Po Paris et co-fondatrices d’In-Venture, qui sont parties un an en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est à la rencontre de ceux qui trouvent dans la finance des solutions aux problèmes sociaux et environnementaux de leur communauté. Elles ont notamment rencontré deux IMF partenaires de la Fondation au Bénin : RENACA et ACFB. Leur enthousiasme reflète les performances d’un secteur dynamique qui attire les jeunes entrepreneurs de demain.
La Fondation œuvre pour une finance inclusive en Afrique
Par Mathilde Thonon et Flora Helard, In-Venture
Au Bénin, plus de la moitié de la population réside en zone rurale, éloignée des villes où sont concentrés la plupart des services bancaires traditionnels. Pour pallier à l’exclusion financière, des institutions de microfinance comme RENACA et ACFB ont vu le jour à travers le pays.
Pour de nombreux béninois il est à la fois difficile d’épargner mais aussi de contracter un prêt. Faute de revenus et de garanties suffisants, les ruraux mais aussi les femmes ou les jeunes actifs se retrouvent souvent privés de moyens de financement qui pourraient pourtant les aider au démarrage d’une activité et contribuer à l’économie du Bénin. Pour pallier à l’exclusion de ces populations, des institutions de microfinance comme RENACA ou ACFB ont vu le jour à travers le pays.
La Fondation Grameen Crédit Agricole, acteur engagé pour la finance inclusive en milieu rural, appuie RENACA et ACFB dans leur mission de promotion de l’inclusion financière et de l’entrepreneuriat au Bénin. A travers son soutien financier et technique, la Fondation aide « à redonner espoir aux communautés et à sortir les populations d’une situation de vulnérabilité », explique Dieudonné Gnanvo, directeur de RENACA. En offrant des produits d’épargne, de crédit ou d’assurance adaptés aux populations défavorisées, les institutions de microfinance présentent une alternative aux banques traditionnelles et promeuvent une finance plus inclusive et durable.
RENACA et ACFB, des partenaires engagés sur le terrain
Né en 2008, Le Réseau national des caisses villageoises et de crédit autogéré (RENACA) est l’une des institutions de microfinance les plus actives du Bénin. Depuis 2012, la Fondation soutient ce réseau mutualiste, qui compte près de 145 000 clients sociétaires dont 60% de femmes. Présent dans 6 des 12 régions du pays, RENACA offre à ses clients des crédits individuels, de groupes et des services non financiers comme des formations à la gestion des finances personnelles et professionnelles. La performance sociale de RENACA est un indicateur de réussite au même titre que ses performances financières. L’institution accorde beaucoup d’importance à sa relation client et opère un suivi régulier auprès de ses contractants pour s’assurer de leur sortie progressive et durable de la précarité économique.
L’Association des caisses de financement à la base (ACFB) est issue d’une ONG de recherche et d’action pour la promotion de l’agriculture de développement qui, à l’origine, subventionnait les femmes pour les aider au démarrage d’une activité économique. Afin de pérenniser son impact, l’ONG a préféré la solution de la microfinance à celle des subventions et a laissé place à l’ACFB en 2004, aujourd’hui présente dans 44 des 117 communes du pays. Depuis 2016, la Fondation soutient l’ACFB dans ses missions de promotion de l’entreprenariat féminin et de l’inclusion économique des territoires.
Sur le modèle de la Grameen Bank du Prix Nobel de la Paix, Muhammad Yunus, ACFB se spécialise dans le crédit de groupe. Ce dernier permet aux personnes sans garanties individuelles d’emprunter puisqu’en échange le groupe doit s’engager à rembourser si l’un des membres n’est pas en capacité de le faire. Le mécanisme tire donc son efficacité des liens de confiance et de solidarité qui existent entre les membres et qui encouragent le remboursement : ACFB affiche aujourd’hui un taux de remboursement avoisinant les 100%.
Promouvoir la finance inclusive en Afrique : une priorité
Les relations de confiance et de proximité avec les clients, encouragées par la mise en place de nombreux guichets à travers le territoire sont aussi à l’origine de la réussite d’ACFB et de RENACA qui, à eux deux, ont aidé plusieurs centaines de milliers de béninois à s’assurer un avenir meilleur. Avec l’appui de la Fondation Grameen Crédit Agricole, les deux institutions de microfinance ont permis le développement de nombreuses activités économiques durables dans des secteurs tels que l’agriculture, l’accès à l’eau, les énergies renouvelables, l’artisanat ou encore l’éducation en milieu rural.
La Fondation œuvre au développement de la finance inclusive au-delà des frontières béninoises. Aujourd’hui, elle concentre 35% de ses engagements en Afrique subsaharienne et est présente dans une douzaine des pays africains. L’Afrique continuera d’être une priorité pour la Fondation qui concentrera d’ici 2022 45% de ses engagements dans le continent.