Le 1er avril, la Fondation Grameen Crédit Agricole et la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ont organisé à Paris une table ronde sur le thème du développement des économies rurales et du renforcement de la microfinance en Afrique par la BEI. Un objectif commun a été affiché par les représentants des deux institutions : celui de la promotion d’une économie plus durable et inclusive.
Faisant suite à l’octroi par la BEI à la Fondation d’un prêt de 12 millions d’euros équivalents en Francs CFA pour soutenir la microfinance en Afrique de l’Ouest, cette table ronde a également été l’occasion de discuter des enjeux liés au développement des zones rurales en Afrique. Plusieurs invités se sont ainsi réunis pour discuter microfinance rurale, agriculture, genre et changement climatique.
Pour la Fondation, la reconnaissance d’une expertise en microfinance
Comme l’a rappelé dans son discours d’ouverture Jérôme Brunel, administrateur de la Fondation et Secrétaire Général de Crédit Agricole S.A., la Fondation a prêté en l’espace de 10 ans plus de 4 fois son capital, soit 200 millions d’euros de financements, pour une présence dans une trentaine de pays et plus de 100 partenaires soutenus depuis 2008. A fin 2018, la Fondation enregistrait un montant d’encours de 76 millions d’euros et soutenait 75 partenaires dans 35 pays. Après d’excellents résultats en 2018, ce nouveau financement va donc permettre à la Fondation d’élargir son action en Afrique dans le domaine de la microfinance et du soutien à l’entrepreneuriat social. « Avec ce financement accordé à la Fondation Grameen Crédit Agricole, la Banque européenne d’investissement confirme son engagement en faveur de l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest aux côtés d’un acteur engagé qui vient de célébrer ses 10 ans d’existence », a déclaré Ambroise Fayolle, Vice-président de la BEI.
Mamadou Lamine Gueye, Directeur général de Caurie Microfinance, institution de microfinance sénégalaise partenaire de la Fondation et bénéficiaire du prêt de la BEI, et Soukeyna Ndiaye Bâ, Directrice générale de la Fondation INAFI International et administratrice de la Fondation, ont quant à eux évoqué l’importance des intermédiaires tels que la Fondation Grameen Crédit Agricole, dont le positionnement permet de financer des petites institutions de microfinance qui ne le seraient pas autrement car non éligibles aux financements octroyés par les gros bailleurs de fonds. Tous deux se sont accordés pour reconnaître le rôle de la Fondation et des autres bailleurs dans le développement du secteur de la microfinance sur le continent, permettant ainsi d’offrir des perspectives à la jeunesse africaine.
Deux institutions ont d’ores et déjà bénéficié du prêt accordé par la BEI à la Fondation: Caurie Microfinance dont la mission est l’autonomisation sociale et économique des microentrepreneurs pauvres au Sénégal, principalement des femmes ; et PAMF BF qui propose des microcrédits pour financer des activités agricoles et économiques telles que le maraîchage ou la production de céréales au Burkina Faso. Ces deux institutions représentent à elles seules plus de 110 000 emprunteurs actifs, dont 79,87% de femmes.
L’Afrique, une cible prioritaire pour la Fondation
L’Afrique subsaharienne concentre environ 30% des financements de la Fondation. Celle-ci y oriente son action en faveur des populations rurales, avec pour objectif de renforcer la résilience du secteur agricole. « La Fondation Grameen Crédit Agricole est aujourd’hui présente dans une douzaine de pays africains », a souligné Jean-Marie Sander, Président de la Fondation. Pour Eric Campos, Délégué général de la Fondation, « travailler sur l’agriculture, c’est travailler sur l’avenir de l’Afrique. Il faut libérer le développement de produits adaptés au monde rural : aujourd’hui, l’agriculture représente 60% de la force de travail du continent. Or les agriculteurs représentent seulement 3% des exposants des banques ! »
Dans la lignée de l’action entreprise par la Fondation, la microfinance constitue un pilier fondamental à la création de valeur en Afrique. C’est aussi ce qu’ont constaté sur le terrain deux de nos intervenantes, Flora Helard et Mathilde Thonon, étudiantes à Sciences Po Paris et co-fondatrices d’In-Venture, qui sont parties un an en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est à la rencontre de ceux qui trouvent dans la finance des solutions aux problèmes sociaux et environnementaux de leur communauté. Elles ont notamment rencontré deux IMF partenaires de la Fondation au Bénin : RENACA et ACFB. Leur enthousiasme reflète les performances d’un secteur dynamique qui attire les jeunes entrepreneurs de demain.