La Facilité Africaine est un dispositif mis en place en 2013 par la Fondation Grameen Crédit Agricole, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), pour accompagner des institutions de microfinance rurales en Afrique subsaharienne.
Ce dispositif, qui s’achève fin 2021, aura permis de réaliser 326 missions d’assistance technique auprès de 26 institutions de microfinance pour un montant total de 3,52 mIn € de subventions.
Retour sur le programme avec l’interview de Gaston Assagwe, Directeur général de l’ACFIME.
L’ACFIME (Agence Communautaire pour le Financement de la Micro Entreprise) est une institution de microfinance de type Tier 3 (portefeuille de crédit < 10 mIn USD) basée au Burkina Faso. A fin décembre 2020, l’institution servaient 21 504 clients pour un encours de crédit de 1,9 mIn €. Elle propose des produits de crédit et d’épargne à une clientèle essentiellement féminine (90%) et vivant principalement en zone rurale (90%).
Dans le cadre du programme d’assistance technique Facilité Africaine, le consultant Pierre Houssou a accompagné l’institution dans l’élaboration d’une cartographie des risques adaptée à ses enjeux et à sa stratégie de développement.
Pourquoi l’élaboration d’une cartographie des risques était-elle importante pour l’ACFIME ?
Institution de microfinance créée en 2007, l’ACFIME a développé ses activités au plan national avec trois agences et sept points de services. Elle a mis en place, dès sa création, un service d’audit interne pour assurer la maîtrise des opérations de l’institution et anticiper les risques. Dans le cadre de la Facilité Africaine, l’institution a été accompagnée par le consultant Pierre Houssou pour l’élaboration d’une cartographie des risques. Aujourd’hui, le suivi périodique de la cartographie permet de s’assurer de l’évolution de chaque risque et de prendre rapidement des mesures pour les corriger.
Qu’attendiez-vous du consultant ? Les résultats ont-ils été à la hauteur de vos attentes ?
Comment déceler un risque, comment l’analyser, comment en mesurer l’importance de façon pérenne et viable pour l’institution ? Grâce à cette mission, le service audit interne a d’abord été formé sur la notion de risques et à l’élaboration d’un plan d’atténuation de ces derniers. Les risques pouvant se trouver dans chaque poste et chaque procédure ou processus, la collaboration de chacun était essentielle pour atteindre le second objectif de la mission : l’élaboration d’une cartographie des risques. L’approche participative utilisée par Pierre Houssou (questions-réponses individuelles, focus groupe, votes, plénières, etc.) a permis à chaque membre de l’ACFIME d’être acteur de ce grand travail de réflexion et d’analyse.
Quelles auraient pu être les pistes d’amélioration de cette mission ?
La durée de la mission aurait sans doute pu être prolongée. Mais le résultat est très positif, et à l’issue de la mission un comité de gestion des risques a été mis en place au sein de l’ACFIME pour mettre à jour la cartographie de façon autonome. Nous possédons désormais une cartographie précise et adaptée aux risques financiers, opérationnels et stratégiques, ainsi que des outils de gestion performants. Le plan annuel de l’audit interne s’appuie d’ailleurs sur cette cartographie pour faire évoluer l’ACFIME.
En quoi cette cartographie vous a-t-elle aidés à mieux gérer les risques pendant la crise de la Covid-19 ?
Depuis la mise en place de cette cartographie, les risques identifiés ont fait l’objet d’un plan d’atténuation dont la mise en œuvre a permis de prévenir et réduire les risques existants. Dans le contexte de la crise la Covid-19, la cartographie a aidé l’ACFIME à rapidement s’orienter vers des partenaires financiers locaux, comme l’Etat burkinabé, pour faire face au tarissement des financements internationaux, du fait des restrictions de déplacement et des restrictions sanitaires à l’échelle mondiale.