La Facilité Africaine est un dispositif mis en place en 2013 par la Fondation Grameen Crédit Agricole, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), pour accompagner des institutions de microfinance rurales en Afrique subsaharienne.
Retour sur ce programme à travers le témoignage d’Eléonore Marie Céline Compaore-Gyebre, Gérante de GRAINE SARL.
Créée en 2006, l’institution de Microfinance burkinabé GRAINE SARL (Groupe d’Accompagnement à l’INvestissement et à l’Epargne) est une organisation de type Tier 3 (portefeuille de crédit < 10 mIn USD). A fin décembre 2020, GRAINE SARL proposait des produits de crédit de groupe et individuels à 17 926 clients, composés essentiellement de femmes (75%), vivant en zone rurale (66%), pour un encours de crédit de 4,9 mIn €.
Dans le cadre du programme d’assistance technique Facilité Africaine, GRAINE SARL a été soutenue tout au long de son processus de transformation digitale. Le consultant Thomas Carrié a ainsi accompagné l’institution dans la mise en place d’un nouveau logiciel intégré de gestion de l’information en cloud, la migration sécurisée des données et la formation des utilisateurs.
Pourquoi la mise en place d’un nouveau Système d’Information et de Gestion (SIG) était-elle importante pour GRAINE SARL ?
En 2018, nous étions arrivés à un niveau de croissance qui nécessitait un logiciel de gestion de l’information plus performant que celui que nous utilisions. La consolidation des données et la production de reporting étaient devenues irréalisables dans les délais requis. De plus, au regard de l’étendue du réseau (6 agences et 29 points de service), nous souhaitions développer des produits financiers innovants pour mieux répondre aux besoins de la clientèle et améliorer notre rentabilité. L’acquisition d’un nouveau logiciel intégré nous a permis d’interconnecter tous les guichets ainsi que le siège. Cet outil nous a permis d’avoir une vision consolidée des informations collectées sur le terrain en temps réel, de fiabiliser la collecte des données, de la sécuriser et de développer de nouveaux produits.
Qu’attendiez-vous du consultant ? Les résultats ont-ils été à la hauteur de vos attentes ?
Au-delà de l’acquisition de ce nouveau logiciel, nous avions besoin de quelqu’un connaissant bien le secteur de la microfinance et les problématiques liées à la digitalisation. Thomas Carrié, en binôme avec Yempabou Samuel Nidjergou, basé à Ouagadougou, nous ont très bien accompagné, depuis la définition des besoins jusqu’au paramétrage et au déploiement du logiciel. Puis ils nous ont permis de gérer la migration des données et la formation des utilisateurs, et ce en respectant les délais impartis ! Nous sommes très satisfaits de la prestation, tant sur le savoir-faire que sur le savoir-être des consultants.
Quel bilan faites-vous de cette mission et quelles auraient pu être les pistes d’amélioration ?
Avant, chaque guichet fonctionnait de façon non centralisée, et le SIG comportait des lourdeurs. Comme tout était manuel, la vérification était difficile et le risque d’erreur important. Par ailleurs, la surveillance et la maintenance de l’ensemble des serveurs avaient un coût conséquent. La centralisation des données grâce au nouveau SIG en cloud nous permet de suivre la situation des opérations au jour le jour et de garantir la sécurité et la fiabilité des informations collectées. Le SIG nous a ainsi apporté un gain de temps, d’argent et de sécurité. Celui-ci nous donne aujourd’hui entière satisfaction, même si les mises à jour sont parfois défaillantes à cause des baisses de tension ou de la mauvaise connexion internet dans le pays.
Grâce au SIG, avez-vous amélioré la satisfaction client ou développé de nouveaux produits ou services ?
La fiabilité de l’information est désormais optimale, et nous obtenons 90% de satisfaction auprès des clients. Le nouveau SIG nous a permis de proposer de nouveaux services de proximité comme la digitalisation de la collecte de la tontine (collecte journalière de l’épargne), la mise en place du SMS Banking[1] et la possibilité de réaliser des décaissements de crédit ou des dépôts d’épargne quel que soit le point de service. Nous souhaitons renforcer la digitalisation de la collecte des informations. Pour cela, nous équiperons nos agents de tablettes numériques pour qu’ils puissent enregistrer, sur le terrain, toutes les informations concernant les potentiels clients.
[1] Le SMS Banking est une forme de Mobile Banking permettant à des IMF d’envoyer des messages sur les téléphones portables de leurs clients. Ce service permet également aux clients de réaliser certaines opérations par SMS (par exemple : effectuer un dépôt ou un retrait d’épargne).